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Associations non-agréés : "Ne les abandonnez pas !", alerte la CODEF

« Ne les abandonnez pas ! » Voici le message adressé par la CODEF (Coordination et Défense des Services Sociaux et Culturels) aux autorités publiques concernant le secteur associatif non-agréé.

La crise sanitaire engendrée par le coronavirus touche sans distinction toutes les strates de notre société. Les associations du secteur à profit social sont donc elles aussi largement frappées par la situation, ne pouvant exercer leurs activités et se trouvant dans une situation économique pénible. La conjoncture est pire pour toutes les structures associatives non-agréées par les autorités. La CODEF a donc publié un communiqué de presse pour enjoindre les autorités politiques à soutenir ces ASBL.

Des mesures ont été prises par les autorités. Le gouvernement wallon a créé une enveloppe de 233 millions d’euros. Mais elle sera réservée à certaines activités marchandes. « Cette aide ne concerne pas les associations de manière générale, qu’elles soient agréées ou non. »

Le monde associatif wallon agréé est lui concerné par une seconde enveloppe financée par le gouvernement. La Ministre de l’Emploi, de l’Action sociale et de la Santé, Christie Morreale, a débloqué 115 millions d’euros pour ses secteurs. Mais encore une fois, la CODEF insiste : « les associations non agréées ne rentrent pas dans les conditions d’octroi de ce financement ».

L’agrément : un « Graal » parfois non-envisageable

Alors, une troisième enveloppe a été dégagée par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce fond d’urgence, de 50 millions d’euros, servira à venir en aide aux secteurs touchés par le confinement et dépendant de ses compétences. Seul bémol pour la CODEF : « A l’heure actuelle, l’enveloppe doit encore être ajustée et répartie entre les secteurs et les modalités d’accès et de liquidation sont encore inconnues. Nous craignons que les associations non-agréées soient à nouveau oubliées ».

Plus inquiétant encore, ces associations non-agréées « subsistent uniquement par des dons, voire par des participations financières des usagers et bénéficiaires, ou avec des subventions facultatives. Il n’est, dès lors, pas certain aujourd’hui que les moyens financiers nécessaires à leur survie, et donc à la poursuite de leurs activités, puissent être assurés ».

Le problème, c’est que cela n’est souvent pas du fait des associations, celles-ci souhaiteraient pouvoir être agréées, mais le fait est que « l’obtention d’un agrément est parfois un véritable parcours du combattant », regrette la CODEF. Cela s’explique par l’absence éventuelle de cadre réglementaire ou la trop haute exigence des institutions. Le tout, tant et si bien que « l’accès au « Graal » qu’est l’agrément ne pourra jamais être envisagé ».

Les associations non-agréées risquent la faillite

Alors, la Coordination et Défense des Services Sociaux et Culturels tente de rappeler aux autorités l’importance de ces différentes structures. Elles offrent des services essentiels à la population, mais elles risquent « simplement la faillite ou tout du moins de devoir licencier certains de leurs travailleurs ». C’est pourquoi la CODEF interroge : « Après le confinement, qui assurera toutes ces tâches, toutes ces activités, tous ces accompagnements, tous ces soutiens auprès des citoyens ? »

Car le constat est clair, chaque jour la structure reçoit des mails d’associations qui s’inquiètent pour leur existence et leur survie. En conséquence, la structure demande « que la liberté d’association soit garantie (conformément à l’article 27 de la constitution et l’article 11 de la convention européenne des droits de l’homme) et que les autorités publiques soutiennent les ASBL non-agréées ». Si le constat est clair, le message adressé aux autorités l’est également : n’abandonnez pas ces associations qui sont essentielles par ce qu’elles apportent au tissu social du pays.