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Handicap et emploi : un chemin semé d'obstacles en Belgique

En Belgique francophone, seules 30 % des personnes en situation de handicap ont accès à un emploi, bien en dessous de la moyenne européenne de 50 %. Manque de formation, transports inadaptés et quotas peu respectés sont des freins à leur inclusion pro.

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Un retard considérable dans l’emploi des personnes en situation de handicap

En Belgique francophone, l’intégration des personnes en situation de handicap dans le monde du travail accuse un sérieux retard. Alors qu’à l’échelle européenne, 50 % de ces personnes sont actives sur le marché de l’emploi, ce taux chute à 30 % en Wallonie et à Bruxelles. Cette situation découle de plusieurs facteurs, dont un accès limité aux formations spécialisées et un soutien institutionnel insuffisant.

Le rôle des entreprises de travail adapté

Les entreprises de travail adapté (ETA) jouent un rôle crucial dans l’inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap. L’ETA "Les Dauphins" à Gembloux, par exemple, emploie plus de 120 personnes en situation de handicap. Pour ces travailleurs, cette opportunité leur permet non seulement d’acquérir de nouvelles compétences, mais également de tisser des liens sociaux. Jimmy Segers, un des employés, exprime combien ce travail a transformé sa vie : "Cela me permet d’avoir une vie sociale et de me faire des amis, tout en découvrant de nouvelles tâches professionnelles".

Cependant, l’accès à ces structures reste limité. Harold Goderniaux, directeur général des Dauphins, déplore le faible nombre de places disponibles pour les formations en Wallonie : "Seulement 120 places pour 10 000 travailleurs dans le secteur, c’est largement insuffisant".

Des freins structurels à l’emploi

Outre le manque de formation, d’autres obstacles empêchent l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap. Les transports mal adaptés et une méconnaissance généralisée du handicap, notamment des handicaps invisibles comme l’autisme, compliquent leur insertion professionnelle. De plus, les pouvoirs publics ne remplissent pas toujours leurs engagements en matière de quotas d’emploi. En Belgique, les entreprises publiques sont censées réserver entre 2 % et 3 % de leurs postes à des personnes en situation de handicap. Cependant, ces quotas sont rarement atteints, et l’absence de sanctions financières rend cette obligation peu contraignante.

Inclusion en entreprise : quelques initiatives positives

Certaines entreprises privées montrent l’exemple en matière d’inclusion. Le magasin Shop&Go Avenue Louise à Bruxelles emploie Naïm et Ezechiel, deux jeunes autistes. Pour eux, ce travail a été une véritable source d’épanouissement : "Avant, j’étais trop timide pour parler à des inconnus. Maintenant, j’ai plus confiance en moi", explique Naïm. Leur inclusion est également enrichissante pour l’équipe : "Travailler avec eux est humainement très enrichissant", souligne Céline Henrard, cogérante du magasin.

Malgré ces initiatives, ces exemples restent trop rares. Pour atteindre une réelle inclusion, il est nécessaire de développer des politiques plus incitatives, tant pour le secteur public que privé.

 

L’intégration des personnes en situation de handicap dans le monde du travail en Belgique reste un défi majeur. Les freins structurels, la méconnaissance et l’insuffisance des quotas d’emploi sont autant d’obstacles qui nécessitent une réponse collective, à la fois des entreprises et des pouvoirs publics. Favoriser l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap ne se limite pas à une question de chiffres, c’est un enjeu fondamental d’inclusion sociale.


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