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L'accompagnement sexuel des personnes en situation de handicap

Question orale de Mme Roberty à Mme Morreale, Ministre de l’emploi, de la formation, de la santé, de l’action sociale, de l’égalité des chances et des droits des femmes

 13/10/2020

  1. le Président. - L'ordre du jour appelle la question orale de Mme Roberty à Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur « l'accompagnement sexuel des personnes en situation de handicap ».

La parole est à Mme Roberty pour poser sa question.

 

Mme Roberty (PS). - Madame la Ministre, sous la précédente législature, le Parlement adoptait une proposition de résolution invitant le Gouvernement à créer un nouveau cadre législatif afin d'assurer l'accompagnement sexuel des personnes porteuses d'un handicap. Si cette résolution n'avait alors pas pu Jtre suivie par des actes concrets, aujourd'hui, au travers de notre DPR, le Gouvernement s'est engagé à créer un cadre réglementaire en la matière.

Pour rappel, cet accompagnement vise à faciliter le droit à la vie affective et sexuelle et rendre le droit à disposer de leur corps aux personnes en situation de handicap. Nous ne sommes donc pas dans un accompagnement purement sexuel, mais bien dans une logique permettant un accompagnement complet et à vocation émancipatrice pour ces personnes.

En janvier dernier, vous nous annonciez la mise en place par le centre « Handicap et sexualité » d'un comité de réflexion chargé d'aborder les questions touchant à l'accompagnement sexuel et d'effectuer des recommandations. La réunion suivante  était  prévue le 2 avril, mais nous le savons, le covid est passé par là. Notre quotidien a été bouleversé et les priorités revues vu l'urgence de la crise sanitaire.

Pouvez-vous aujourd'hui faire le point sur l'avancée de la réflexion ? Des recommandations ont-elles pu Jtre déjà émises ? Sinon, un nouvel agenda de travail a-t-il pu Jtre établi ?

La crise sanitaire et le confinement ont également bousculé l'organisation du salon « Envie d'amour ». D'autres initiatives de sensibilisation ou d'échanges ont- elles été mises en place ? L'AViQ a notamment partagé plusieurs témoignages et réflexions sous le titre :

« covid et post-covid : quelle place pour la relation, la vie affective et sexuelle ? ». Pouvez-vous revenir sur cette initiative ?

 

  1. le Président. - La parole est à Mme la Ministre Morreale.

Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. - Madame la Députée, la réunion sur l'accompagnement sexuel, qui était prévue en avril, doit avoir lieu fin octobre. Le groupe de travail actuellement constitué est composé du centre de ressources « Handicap et sexualité », du référent pour la vie relationnelle, affective et sexuelle de l'AViQ, mon cabinet, celui de Rudi Vervoort, un représentant de chez Phare, une personne en situation de handicap, une accompagnante sexuelle, un représentant des services résidentiels, un professeur d'université, un attaché parlementaire, une représentante d'Espace P, Aditi et le service d'accompagnement sexuel en Wallonie.

C'est un comité de réflexion qui travaille sur la finalisation d'un document pour essayer de baliser la déontologie de l'accompagnement sexuel en Wallonie et préparer un programme de formation pour les accompagnants sexuels, afin de s'assurer que ces personnes disposent d'informations utiles autour du handicap. Vu la crise sanitaire, le salon Envie d'Amour n'a pas eu lieu et à ce stade, il n'est pas recommandé de réunir 10 000 personnes en situation de handicap et parfois âgées ou en souffrance psychique autour de la thématique. Malheureusement, on devra le reporter et j'espère qu'il retrouvera sa place en 2022. C'est généralement un salon qui peut avoir lieu tous les deux ans. Nous espérons qu'il pourra avoir lieu en 2022.

On sait que le covid a profondément impacté notre vie, on en comprend les raisons. Les personnes âgées, en situation de handicap ou en souffrance psychiques sont parfois très impactées. Aujourd'hui, elles sont peut- Jtre encore confinées, réduites à ne pas sortir de chez elles, étant considérées comme à risque. C'est aussi compliqué pour elles et peut-Jtre d'autant plus que pour d'autres.

On trouve sur la page de l'AViQ, Envie d'Amour, un certain nombre d'écrits – je pense que c'est à ceux-là que vous faites référence – qui ont été réalisés par ces membres du groupe. Il y a une vidéo tournée par Horizon 2000 pour démystifier un peu le handicap. Il y a des outils qui sont utilisés aussi dans le cadre de formations organisées pour les services d'hébergement et d'accompagnement. Des professionnels impliqués dans ce groupe apportent aussi des réponses aux nombreuses questions posées actuellement.

La prochaine revue C'est l'AViQ abordera entre autres le travail de ce groupe de vigilance. Des professionnels de ce groupe interviendront lors du 

prochain salon, soit Soins & Santé en mars 2021, ainsi que lors d'un colloque organisé par Horizon 2000 et programmé vers les mois d'avril et mai 2021 sur le thème de la personne handicapée face à la pandémie. Nous verrons l'évolution de la situation sur ce dossier.

  1. le Président. - La parole est à Mme Roberty.

Mme Roberty (PS). - Je  remercie  simplement Mme la Ministre pour les éléments de réponse qu'elle vient de nous confier. Vous dites que le comité de réflexion se tiendra en octobre si tout va bien. Ce serait vraiment une bonne chose.

Pour le salon, nous pouvons tous comprendre que ce salon Envie d'Amour ne puisse se tenir cette année ou en 2021.

Je pense aussi qu'il reste de nombreux débats à ouvrir, de réflexions à mener et surtout de tabous à lever.

Je n'hésiterai pas à revenir au sein de cette commission pour voir comment ce dossier évolue.