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Les personnes handicapées ont aussi le droit d’être soignées!

Unia tire la sonnette d’alarme : décider de soigner un malade ne peut jamais se faire sur base de son âge ou de son handicap.

Les autorités doivent rappeler ce message essentiel pour une bonne gestion de la crise du coronavirus. Et doter les structures hospitalières, d’hébergement et de soutien des ressources humaines suffisantes pour accueillir de manière adaptée toutes les victimes du COVID-19.

Unia a reçu plusieurs témoignages alarmants selon lesquels tous les malades atteints du coronavirus n’ont pas le même accès aux soins de santé. Des personnes âgées et des personnes handicapées se retrouvent sous oxygène en institutions sans supervision médicale. Une personne avec une déficience intellectuelle est refoulée d’un hôpital parce qu’elle pleure et crie trop. Combien s’entendent dire qu’elles ne sont pas une priorité ?

En réaction à ces réalités, Unia rappelle que l’âge n’est pas un critère pour décider que des soins sont disproportionnés. C’est aussi ce qu’a réaffirmé la Société belge de médecine intensive, dans ces dernières recommandations. C'est également une ligne directice donnée aux médecins gériatres.

Unia attend également un message clair des autorités concernant les malades en situation de handicap. Une personne handicapée doit bénéficier des mêmes soins qu’une personne sans handicap dans le même état de santé. Unia demande aux autorités de solliciter urgemment le Comité consultatif de Bioéthique de Belgique afin qu’il se prononce clairement sur un traitement non discriminatoire des personnes handicapées et des personnes âgées dans l’accès aux soins.

Des moyens de protection et de dépistage pour l’entourage

Unia demande que les personnes âgées, les personnes en situation de handicap et leur entourage soient inclues dans les personnes prioritaires pour les moyens de protection et de dépistage. En effet, les mesures de distanciation sociale prises par le gouvernement ne sont pas toujours réalisables. L’assistance et les soins, même de l’ordre du soutien, de la réassurance pour les personnes avec une déficience intellectuelle, pour les personnes aveugles, autistes ou avec un handicap psychique, impliquent une proximité physique. 

Des aménagements raisonnables obligatoires

Unia, mécanisme indépendant, chargé de veiller à l’application de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées en Belgique, demande urgemment aux autorités des aménagements raisonnables pour les personnes handicapées dans l’accès aux soins: des ressources humaines et logistiques afin d’accompagner et soigner celles-ci dans leurs lieux de vie et à l’hôpital avec les moyens de protection indispensables. 

Les personnes handicapées sont victimes de discrimination dans l’accès aux soins en dehors de toute période de crise. Le refus ou le défaut d’aménagement raisonnable est pourtant considéré comme une discrimination. L’absence d’aménagements dans les hôpitaux est encore plus criant par ces temps de crise.

La Belgique, en ratifiant la Convention des Nations Unies, s’est engagée à : 

  • prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer "la protection et la sûreté des personnes en situation de handicap dans les situations de risque". 
  • exiger "des professionnels de la santé qu’ils dispensent aux personnes handicapées des soins de la même qualité que ceux dispensés aux autres".
  • empêcher "tout refus discriminatoire de fournir des soins ou services médicaux ou des aliments ou des liquides en raison d’un handicap".