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Tragédie en Californie : les personnes en situation de handicap face aux incendies

Les incendies dévastateurs de Californie ont mis en lumière une réalité troublante : les personnes en situation de handicap, souvent oubliées des plans d’évacuation, paient un lourd tribut. Le drame de la famille Mitchell illustre l’urgence.

Temps de lecture : 5 minutes

Un drame familial au cœur des flammes

Anthony Mitchell Sr., un grand-père amputé utilisant un fauteuil roulant, et son fils Justin, atteint de paralysie cérébrale, ont perdu la vie dans l’incendie Eaton à Altadena. Incapables de fuir par eux-mêmes, ils ont attendu en vain une évacuation promise. Malgré les appels d'Anthony pour rassurer ses proches, aucun secours n'est arrivé à temps. Leur histoire est celle d’un père refusant de laisser son fils derrière, un acte d’amour tragiquement vain face à l’impréparation des systèmes de secours.


Une alerte ignorée depuis des années

Ce drame n’est pas un cas isolé. En 2019, un audit accablant dénonçait déjà l’inadéquation des plans d’évacuation californiens pour les personnes en situation de handicap. À l’époque, l’État comptait environ 4 millions de personnes touchées par un handicap, dont 250 000 dans le comté de Los Angeles. Les experts alertaient sur leur vulnérabilité accrue lors de catastrophes, mais peu d’actions concrètes ont suivi.

Les obstacles sont nombreux : absence de véhicules adaptés, outils médicaux impossibles à transporter en urgence, ou encore routes bloquées qui empêchent les proches d’intervenir. Pour beaucoup, ces barrières rendent l’évacuation quasi impossible.


La peur de l’abandon dans les crises

“Les procédures d’évacuation oublient souvent les personnes en situation de handicap”, déplore Joci Scott, une jeune actrice en fauteuil roulant. La peur de perdre des équipements essentiels ou des médicaments vitaux dissuade parfois de partir. “Je ne peux pas vivre sans mon matériel médical, mais il est impossible de tout emporter rapidement,” ajoute-t-elle.

Cette anxiété est partagée par Tamara Mena, bloquée dans son appartement lors d’une coupure d’électricité ayant rendu les ascenseurs inopérants. “Chaque seconde compte, et je suis totalement dépendante de quelqu’un pour m’aider à descendre les escaliers.”


Des initiatives locales pour répondre à l’urgence

Face à ces défis, des organisations comme The Partnership for Inclusive Disaster Strategies ou des centres de vie indépendante tentent de combler les lacunes. Ces structures offrent des plans d’urgence, des batteries pour appareils médicaux, ou encore des bons pour des moyens de transport comme Uber ou Lyft.

“Si quelqu’un a besoin d’un concentrateur d’oxygène ou d’un lève-personne, nous livrons des batteries de secours adaptées,” explique Renee Nash, responsable d’un centre à Los Angeles. Pourtant, malgré ces efforts, l’ampleur des besoins dépasse souvent les capacités des associations.


Une colère légitime face à l’injustice

Pour Anthony Mitchell Jr., le fils et frère des victimes, le sentiment de perte s’accompagne d’une profonde indignation. “Mon père et mon frère ne méritaient pas de mourir ainsi. Les institutions les ont abandonnés.”

De nombreux citoyens réclament une meilleure communication et des plans d’évacuation réellement inclusifs. Les gouvernements locaux et fédéraux, bien que dotés de bureaux dédiés à la prise en compte du handicap, ont refusé de répondre aux questions des médias.


Vers une société plus inclusive en temps de crise

Le drame des incendies californiens met en lumière l’urgence d’une réforme des politiques de gestion de crise. Pour les personnes en situation de handicap, il ne s’agit pas seulement de survivre, mais d’être reconnues et protégées comme des citoyens à part entière.


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