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Circulez, sécurité en péril… Ou quand les ordres sont les ordres !

Combien de fois n’avons-nous pas entendu dire par un agent ou l’autre de la sécurité : « oui, mais je ne fais qu’appliquer ce qu’on m’a dit, ce sont les ordres ! ».

Ce qui est fou, c’est de voir le nombre d’ordres différents au même endroit et au même moment que ces agents reçoivent et dont ils doivent tenir compte.

Loin de moi, l’idée de dénigrer cette profession, mais ce que je regrette, c’est que cette sécurité à tout prix passe avant la liberté de tous à se divertir, s’informer ou travailler et que bien souvent ce personnel fasse preuve d’un esprit si étroit.
En effet, il n’est pas rare de voir que l’accessibilité à tous dans les lieux ouverts au public est loin d’être une priorité. Et pour ce qui est de la sécurité des personnes handicapées dans ces mêmes endroits, y avoir pensé reste une utopie.

Cela dit, mon désir n’est pas ici de militer pour que l’accessibilité passe avant la sécurité puisque égoïstement, en ce qui me concerne, il est rare qu’un compromis ou une solution ne soit pas trouvés mais quand même, parfois, il est utile de se pincer pour croire ce qui arrive.

Prenons un exemple précis, il n’y a pas si longtemps, j’ai reçu des places pour un concert qui se donnait aux palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Enchantée du cadeau, je me rends accompagnée d’un ami à la salle de spectacle en question. En dehors du fait que l’accès ne soit pas des plus facile, qu’il faut attendre longtemps pour trouver la personne qui, avec un peu de chance vous donnera les infos quant à la bonne porte à emprunter pour rejoindre la salle, je n’avais pas réalisé qu’il me faudrait encore faire face au service de sécurité pour pouvoir regarder le concert dans de bonnes conditions.
Ma principale condition pourtant étant de rester dans mon fauteuil roulant pour suivre le spectacle.
Seulement voilà, les ordres sont les ordres et l’ordre principal pour les chaisards est de s’installer dans les fauteuils traditionnels et de mettre leur chaise dehors sous peine de regarder le concert à côté des portes de secours où la vue sur rien du tout est splendide.
Alors là, j’avoue que tout s’est enchaîné très vite et que c’est véritablement un discours de sourds et complètement illogique qui s’est installé. « Mademoiselle, me dit l’agent de sécurité, c’est pour la sécurité des autres spectateurs que nous prenons cette mesure. Vous bloquez le passage ». Je lui ai alors demandé de m’expliquer sa vision de la sécurité et son ordre de préférence par rapport aux personnes à sauver en priorité.
Puisque, si je respectais ces ordres, j’ai très vite compris qu’en étant assise dans le fauteuil de la salle, j’avais non seulement de grandes chances d’être piétinée en cas de panique ou encore de périr dans un quelconque incendie.
Honnêtement le choix est difficile.
Pour la fin de l’histoire, je n’ai pas cédé et j’ai fini par voir le spectacle, certes moins bien que pour le prix de ma place, mais bon, cette soirée riche de rebondissements fut assez sympa.

C’est bien sûr un exemple parmi tant d’autres mais qu’aurait fait à ma place une personne en fauteuil électrique ou tout simplement timide ?
La sécurité est un élément indispensable à respecter, aucune contestation n’est faite mais c’est l’affaire de tous, y compris les personnes handicapées.
Sécurité ne devrait pas être synonyme d’exclusion ou de mise à l’écart. Des solutions sont souvent possibles si on se donne la peine d’y réfléchir.

S.D.W.