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Cours de langue des signes en promotion sociale.

Un mode d'expression déjà ancien qui répond à un besoin fondamental.

Quoi de plus banal que d'entendre et parler. Hélas, de nombreuses personnes sont privées de cette merveilleuse faculté de pouvoir communiquer par les sons. Rien qu'en Belgique, 450.000 personnes souffrent, à des degrés divers, de problèmes auditifs qui souvent les isolent du monde. Cela ne les empêche cependant pas de pouvoir s'exprimer.
En effet, privés du langage oral, les sourds et mal entendants ont élaboré, depuis la haute antiquité, des langages gestuels appelés aujourd'hui, langues des signes. Celles-ci ne servent d'ailleurs pas uniquement à désigner des objets ou des idées concrètes mais aussi à exprimer des pensées abstraites et des sentiments très subtils. Ainsi, aux 17ème et 18ème siècles, des poètes sourds "récitaient" leurs uvres en langage des signes exprimant toutes les nuances et raffinements propres à leur art.

La formation en langue des signes : une nécessité sociale.

Une langue des signes est donc une langue comme les autres avec un vocabulaire, une grammaire, une syntaxe, l'art de la diction y étant remplacé par celui de l'expression corporelle et, comme toute langue étrangère, elle ne s'acquiert que par un apprentissage méthodique et suivi.
Pour de nombreuses personnes la connaissance de ce langage est une nécessité sociale et/ou culturelle et pas seulement pour les sourds et les mal entendants, mais aussi pour leurs parents, pour qui c'est le seul moyen efficace d'entrer en relation avec un enfant sourd, leurs familles et tout ceux qui, par leur profession, sont régulièrement en contact avec eux (médecins, enseignants, ).

Hélas, le langage des signes n'était pas, jusqu'il y a peu de temps, officiellement reconnu et seuls quelques cours privés et non reconnus y donnaient accès. C'était une situation indigne d'une société qui se veut démocratique, qui devrait plutôt encourager le plus grand nombre à se former afin d'abattre le "mur du silence" qui sépare les sourds de ceux qui ont la chance de ne pas l'être.

Enfin un enseignement public et reconnu.

Le début de l'année 1994 marque une étape importante pour la langue des signes. Elle fait son entrée dans l'enseignement public par le biais des cours de promotion sociale. Une formation en 3 ans (30 semaines par an, 2 fois 4h/sem.), fruit d'un long travail auquel ont participé des linguistes, des pédagogues, des parents et des responsables de la promotion sociale, est désormais organisée à titre expérimental. La 1ère année donne des connaissances "élémentaires" qui permettront d'aborder le contexte de la vie quotidienne. Ceux qui poursuivront jusqu'au terme des 3 années, auront une connaissance approfondie sanctionnée par un diplôme officiel de niveau secondaire supérieur. Pour la suite, il existe des projets d'étude de niveau supérieur pour former des enseignants et des interprètes en langue des signes.

Trois établissements (un par réseau) se sont engagés à organiser, dès ce mois de janvier, des cours en langue des signes. Un à Liège, l'Institut St-Laurent (libre catholique) et 2 à Bruxelles : l'institut de promotion sociale de la Communauté Française situé à Uccle, rue Gatti de Gamond et, enfin, pour le réseau communal : l'institut Fernand Coq d'Ixelles.

Renseignements pratiques.

Institut Fernand Cocq, cours de promotion sociale. Rue du Président, 54 à 1050 Bruxelles (à quelques pas de l'avenue Louise, de la Place Stéphanie et de la Chaussée d'Ixelles) Tél. : 02/511.90.84 ext. 1357.