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L'accessibilité des lieux publics et des transports: une obligation en France

Constat après 25 ans de mesures en faveur de l'accessibilité

En 1987, le premier tramway accessible est mis sur les rails à Grenoble, le succès est immédiat et la hausse de fréquentation se fait vite sentir (15% de hausse en trois mois). En plus des personnes en fauteuil roulant, les personnes "valides" ont très vite appréciés le confort d'accès de ces trams.

En 1998, la ville lance deux lignes sur le même principe : un plancher bas, une palette rétractable, des aménagements intérieurs et des arrêts surélevés. Le succès est de nouveau au rendez-vous: 12% de temps gagné, augmentation de la fréquence de passage de 21% et 24% d'usagers en plus.

Des villes comme Strasbourg et Nantes ont suivi l'exemple grenoblois pour leur transport mais pour les autres villes de France, le constat n'est pas réjouissant en effet, seules 7,3% des lignes de bus sont accessibles aux personnes en fauteuil roulant. Et l'on constate de forts écarts : seules 4 villes possèdent au moins la moitié de leurs lignes accessibles (Angoulême (16), Châteauroux (36), Lons-le-Saunier (39) et Le Puy-en-Velay (43)) tandis que 48 autres n'en ont aucune.

Rendre accessible une ligne, ce n'est pas qu'acheter des bus avec des rampes, il faut repenser tout l'espace public: surélever les arrêts, adapter la voirie environnante et penser aux divers handicaps (malvoyants, sourds...).

Pour que les villes ne se cachent plus derrière leurs craintes d'un manque de rentabilité, perte de vitesse, et qu'elles n'adaptent que à moitié leurs réseaux… le Certu prépare un guide méthodologique sur l'accessibilité des réseaux de transport urbain à l'adresse des exploitants et des autorités organisatrices des transports.

En ce qui concerne les trains, le constat n'est guère plus brillant puisque la plupart des gares françaises optent pour une assistance à l'embarquement et au débarquement. Ce qui a déjà engendré de nombreuses erreurs: met la personne handicapée dans le mauvais train, ne la descend pas au bon arrêt, chute,… De plus, les toilettes à bord sont inaccessibles sauf pour les duplex TGV et les Eurostar.

Le bâtiment n'est pas mieux loti que le transport. L'accès aux bâtiments publics varie(pourcentage de APF) en effet de 51,3% (commissariats et gendarmeries) à 86,5% (centres de Sécurité sociale) tandis que, pour les lieux de loisirs, ces chiffres oscillent de 40,1% (salles de cinéma) à 67,6% (équipements sportifs).

Pour plus d'information sur les transports français:

- Train : Le mémento du voyageur à mobilité réduite - SNCF grandes lignes. Guide distribué gratuitement dans les gares ou sur demande au numéro vert (SNCF-Accessibilité Service) 0 800 15 47 53 (appel gratuit).
- Avion : Guide, passager à mobilité réduite - Roissy et Orly. Gratuit sur demande à Aéroguide éditions (tél. : 01 46 55 93 43) ou disponible aux comptoirs d'informations des deux aéroports.

Le handicap au quotidien
- CNRH : Comité national français de liaison pour la réadaptation des handicapés (troubles de la parole, visuels, auditifs, moteurs, mentaux). Tél.: 01 53 80 66 33.
- APF : Association des paralysés de France. Tél. : 01 40 78 69 00.