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La CIF pour l'AWIPH et la COCOF : un outil pour décaper les idées reçus...

La CIF (Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé), a été reconnue par plus de 190 pays comme la nouvelle norme internationale pour décrire et mesurer la santé et le handicap.

La nouvelle publication de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui classe le fonctionnement, la santé et les handicaps de l’être humain remet en question les idées généralement admises sur la santé et les incapacités. La CIF (Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé), publiée aujourd’hui, a été reconnue par les 191 pays comme la nouvelle norme internationale pour décrire et mesurer la santé et le handicap.

En appliquant la CIF, l’OMS estime que, chaque année, 500 millions d’années de vies en bonne santé sont perdues à cause des incapacités associées à des pathologies. C’est plus de la moitié des années de vie perdues à cause des décès prématurés. La CIF donne un instrument commun pour mesurer cet immense problème.

Alors que les indicateurs traditionnels se basent sur les taux de mortalité dans les populations, la CIF fait passer le centre d’intérêt sur la « vie », c’est-à-dire la façon dont les gens vivent avec leurs pathologies et améliorent leurs conditions de vie pour avoir une existence productive et enrichissante. Elle a des conséquences sur la pratique médicale, sur la législation et la politique sociale pour améliorer les traitements et l’accès aux soins et sur la protection des droits des individus et des groupes.

La CIF modifie notre vision du handicap qui n’est plus le problème d’un groupe minoritaire et ne se limite plus à des êtres humains atteints de déficiences visibles ou assis dans des fauteuils roulants. Par exemple, le VIH/SIDA peut handicaper une personne et l’empêcher de jouer un rôle actif dans sa profession. Dans ce cas, la CIF propose diverses perspectives pour cibler les mesures visant à optimiser la possibilité pour cette personne de rester dans la vie active et de participer pleinement à la vie de la communauté.

La CIF prend en compte les aspects sociaux du handicap et propose un mécanisme pour établir l’impact de l’environnement social et physique sur le fonctionnement d’une personne. Par exemple, lorsqu’un sujet atteint d’une incapacité grave éprouve des difficultés à travailler dans un certain bâtiment qui n’a ni rampes d’accès ni ascenceurs, elle permet de déterminer sur quoi doit porter toute intervention, en l’occurrence sur l’installation de ces commodités dans le bâtiment et non l’exclusion de la personne de son emploi à cause d’une incapacité au travail.

La CIF met toutes les maladies et les pathologies sur un pied d’égalité, quelle que soit leur cause. Il arrive qu’une personne ne puisse pas aller travailler en raison d’un rhume ou d’une angine, mais aussi parfois d’une dépression. Cette approche neutre a mis les troubles mentaux au même niveau que les pathologies physiques et a contribué à reconnaître et établir la charge mondiale de morbidité imputable aux troubles dépressifs, actuellement la principale cause dans le monde des années de vies perdues à la suite des incapacités.

La CIF est l’aboutissement de 7 années d’un travail auquel ont participé activement 65 pays. Des études scientifiques rigoureuses ont été entreprises pour veiller à ce que la CIF s’applique indépendamment des cultures, des tranches d’âge ou du sexe, de façon à recueillir des données fiables et comparables sur les critères de santé pour les individus et les populations. L’OMS mène actuellement des enquêtes dans le monde entier pour recueillir des données basées sur la CIF.