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La polio contre-attaque

On croyait que les années avaient eu raison de la polio mais il semble pourtant, d’après les enquêtes en cours, que cette maladie refait surface avec force, et ce , par un processus de mutation.

C’est en tout cas ce qu’explique Bruce Aylward, directeur du programme anti-polio de l’OMS dans la revue Nature.
On se souvient que, c’est depuis les années 1960, qu’est en cours une campagne mondiale de vaccination contre la poliomyélite. Dans les années 90, on a commencé à crier victoire puisqu’en effet, il n’est plus guère qu’en Afrique que le mal continue de sévir, et un programme de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) y est en cours, dans l’espoir de venir à bout des derniers bastions de résistance d’ici 2005.

Cela dit, des tests génétiques de ce cousin affaibli du virus de la polio qui est utilisé pour le vaccin ont révélé qu’il pouvait muter en une version plus virulente, au point de devenir un risque d’épidémie.
On sait en fait depuis le début, que ce cousin affaibli peut muter: c’est même la caractéristique de tout virus qui se respecte. Mais c’est seulement récemment que ce fait est devenu préoccupation, car plus longtemps ce virus reste en circulation, et plus le risque qu’un petit groupe n’échappe au contrôle des autorités médicales, augmente. Et si le virus s’échappe sous une nouvelle forme, alors c’est une bonne partie de la campagne mondiale de vaccination qui sera à recommencer, puisqu’une bonne partie des gens vaccinés, en particulier les enfants, ne seront plus immunisés contre cette nouvelle version du virus.

Dans l’ensemble de la planète, il n’y a pourtant eu que deux milliers de cas de polio recensés en l’an 2000. Le virus a même été déclaré éradiqué des Amériques en 1999. Mais à peu près en même temps, deux cas étaient signalés sur l’île d’Hispaniola (partagée entre Haïti et la République dominicaine). Et une étude publiée cette semaine dans la revue Science démontre que ces deux cas avaient précisément pour origine la version mutée dont il est question ici. Quand bien même il ne s’agirait que d’une mutation survenue au hasard (une hypothèse plausible), il suffirait de fort peu de choses pour qu’un membre de cette famille mutante ne traverse la mer, et débarque aux États-Unis.
Source : Science presse