Aller au contenu

Les allocations : une discrimination qui a assez duré!

Mr VANDE LANOTTE :nous ne voulons plus d’une prime à l’exclusion mais une vraie allocation d’intégration.

À votre avis, pourquoi les personnes handicapées ne se marient-elles pas? Pourquoi ne travaillent-elles pas? Et pourquoi celles qui veulent être actives sont-elles si souvent bénévoles? A cause de leur handicap? A cause de leur santé qui ne leur permet pas de vivre une vie autonome, une vie de couple? Parce que partir travailler tous les jours, c’est fatigant? Parce que personne ne voudra les engager?, … Posez-leur la question, vous risquez d’être surpris!

Le principal obstacle au mariage (ou cohabitation) et au travail rémunéré est un obstacle financier: en effet, travailler ou se marier se paie très cher car il signifie très souvent la perte des allocations et dès lors une situation financière intenable qui entraîne une séparation, une cohabitation non déclarée ou encore l’obligation de refuser un travail. La société préfère "un bon handicapé qui reste chez lui ou dans son institution sans se manifester". La vision médicale du handicap prime sur la vision sociale.

Comment le système des allocations fonctionne-t-il en Belgique? Les personnes reconnues handicapées peuvent toucher 2 types d’allocations cumulables : les allocations de remplacement de revenus et les allocations d’intégration. Comme son nom l’indique, la première a pour but de compenser un revenu inexistant (pas de travail, par exemple). La seconde a pour objectif d’aider la personne à (très partiellement!) supporter financièrement les surcoûts liés au handicap (soins, aides techniques, taxi,...)

Or, ces deux allocations sont liées à des plafonds de revenus (pas très élevés) au-delà desquels les allocations sont diminuées ou supprimées. Cela signifie concrètement, qu’en cas de mise en ménage, ces allocations sont prises en compte dans les revenus du couple. Ceux-ci dépassant alors généralement le plafond maximal, ils ont pour conséquence la diminution ou la suppression du paiement d’une ou des deux allocations. Dans pareil cas, il vaut mieux rester chez ses parents car leurs revenus n’entrent pas en considération : seul un conjoint ou un cohabitant doit supporter la charge financière occasionnée par un handicap. De même, un travailleur handicapé se verra, dans une grande majorité des cas, supprimer son allocation d’intégration.

Pourquoi existe-t-il alors deux types d’allocations si on les considère toutes deux comme un remplacement de revenus (à supprimer dès l’existence d’un revenu)? Comme si le handicap disparaissait ou ne coûtait plus parce que l’on se marie ou que l’on travaille!

Cette situation est en totale contradiction avec les principes de l’Egalité des chances et de la non-discrimination envers les personnes handicapées. Au lieu de les aider à s’intégrer, ce système pervers leur impose un choix de Sophie: l’allocation ou l’intégration? Cette allocation d’intégration est accordée pour donner bonne conscience alors que, dans les faits, il s’agit d’une prime à l’EXCLUSION. Cela a assez duré!

Si vous aussi, vous voulez militer pour le maintien d’une vraie allocation d’intégration indépendante des revenus, nous vous invitons à prendre contact avec notre collectif. Un groupe de travail s’organise pour faire pression sur le monde politique et nous avons vraiment besoin de votre appui.

Renseignements : ANLH, Frida Baudoin, 02/772.18.95 (ext. 128), info@autonomia.org,