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Reinsertion professionnelle

Débat : prise en charge et reinsertion professionnelle des personnes handicapees

Débat : prise en charge et reinsertion professionnelle des personnes handicapees

Même si les personnes handicapées sont confrontées à des problèmes très spécifiques, il semble essentiel que les solutions apportées soient cohérentes à l’égard des problèmes similaires rencontrés par des personnes non handicapées.

Prenons les problèmes d’autonomie et d’insertion professionnelle : la réduction d'autonomie définitive ou temporaire peut également toucher les travailleurs atteint d'une maladie professionnelle ou ayant subi un accident de travail. Les personnes âgées sont également concernées par les difficultés de la dépendance. D’autre part, l’insertion professionnelle constitue un challenge pour tous les jeunes qui arrivent sur le marché du travail, pour les femmes qui ont interrompu leurs activités professionnelles pour s’occuper de leurs enfants, pour les personnes qualifiées et expérimentées dont l’entreprise connaît des difficultés, pour les moins jeunes qui connaissent le chômage et pour qui l’espoir de retrouver un emploi est très faible.

En quoi la situation des personnes handicapées est-elle différente ? Pouvoir s’insérer dans la vie professionnelle et dans le cas où cela s’avérerait difficile ou impossible, obtenir une prestation qui permette d’assurer une vie décente.

Promouvoir l’insertion professionnelle des personnes handicapées.

Il en va des personnes handicapées comme de tous ceux qui sont dans l’incapacité temporaire ou définitive de reprendre leur emploi ou qui ont perdu celui-ci pour des raisons "conjoncturelles". Tout doit être fait pour leur éviter le piège de l’inactivité et de l’assistance. En effet, l’emploi représente un formidable moyen d’intégration sociale, il est un déterminant de la santé (les personnes actives présentent un taux de morbidité et de mortalité moindre que les sans emploi) et, il assure des rentrées financières ce qui n’est pas à négliger. Les actions entreprises par les différents niveaux de pouvoirs doivent donc s’adresser également aux personnes handicapées.

Assurer une prise en charge de la perte d’autonomie.

Un handicap, de naissance ou non, grave ou léger, temporaire ou irréversible doit être considéré comme un aléa de la vie et, par conséquent, être couvert comme le sont les autres risques de l’existence. Il est dès lors logique de revendiquer que les allocations aux personnes handicapées soient une branche de la sécurité sociale au même titre que les soins de santé, les pensions ou le chômage. Leur financement doit être assuré par le principe de solidarité selon lequel les actifs paient pour les inactifs (chômeurs et pensionnés), les bien portants pour les malades et les familles sans enfants pour celles qui en ont. Il s’agit de la redistribution horizontale complétée par une redistribution verticale fondée sur la capacité contributive; les cotisations sociales sont proportionnelles au revenu, les impôts directs sont progressifs, les impôts indirects sont liés au type de bien consommé (biens de première nécessité versus biens de luxe) et le montant payé est proportionnel à la consommation (normalement liée au revenu).

Il suffit donc d’ajouter à la dimension horizontale, la solidarité des personnes non handicapées ou de manière plus générale autonomes à l’égard des personnes qui ne disposent pas d’une totale autonomie.

Parler d’autonomie afin d’y inclure la notion de handicap n’est pas sans conséquence. En effet, ceux qui sont touchés par une perte d’autonomie devraient former une seule et même catégorie de bénéficiaires de la sécurité sociale. Une allocation que l’on peut qualifier de "autonomie", "dépendance", "de handicapé" doit être attribuée en fonction des réels besoins de la personne concernée. L’objectif est que l’allocation permette d’assumer financièrement le manque d’autonomie qui doit bien souvent être compensé par un matériel de mobilité adéquat et/ou des médicaments et/ou l’aide d’une tierce personne. A nouveau, quelle différence existe-t-il entre le travailleur immobilisé par un mal de dos chronique consécutif à un travail très lourd, une personne âgée qui éprouve des difficultés à faire son ménage et une personne handicapée qui doit vivre au quotidien avec son handicap?

Une prestation décente dont le montant évolue dans le temps.

L’allocation de remplacement de revenu est liée à la réduction de capacité de gain de la personne handicapée. Il est donc légitime de revendiquer une liaison entre cette allocation et les possibilités de gain, donc le salaire. Si le handicap est survenu alors que la personne avait une activité professionnelle, l’indemnité qu’elle doit percevoir devrait être liée à la perte de revenu. Le salaire perdu deviendrait ainsi le salaire de référence pour le calcul de l’indemnité dans le temps. Cette indemnité serait aussi proportionnelle au salaire compte tenu de son évolution en termes nominaux, c’est-à-dire en raison de l’inflation et des gains de productivité acquis par le secteur.

Pour une personne handicapée de naissance qui n’a jamais pu travailler, l’indemnité doit être calculée sur base du montant du salaire minimum garanti et de son évolution (qui contient une composante réelle {hausse de la productivité} et une composante "coût de la vie" {l’inflation}).
Ceux qui trouvent un emploi, doivent percevoir un revenu global (salaire + éventuelle indemnité complémentaire) supérieur à l’indemnité qu’ils touchaient avant de travailler. Le problème est exactement similaire à celui rencontré par les personnes non handicapées au chômage. Le fait de travailler, non seulement ne peut être à l’origine d’une perte de moyens financiers mais, au contraire, doit permettre une amélioration du niveau de vie de manière à inciter la personne handicapée à rechercher un travail.