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Importation de cellules souches embryonnaires

Le ministre français de la Recherche envisage d'autoriser l'importation de cellules souches embryonnaires. Yahoo! Actualités Santé, 25 mars 2002

Importation de cellules souches embryonnaires

Le ministre français de la Recherche envisage d'autoriser l'importation de cellules souches embryonnaires.
Le ministre français de la Recherche Roger-Gérard Schwartzenberg envisage d'autoriser l'importation de cellules souches embryonnaires, des cellules qui représentent un immense espoir dans le traitement de maladies dégénératives, notamment neurologiques, cardiaques, hépatiques.
Il l'a déclaré lundi lors du colloque franco-britannique sur les cellules souches, organisé par l'Académie des sciences, l'Académie de médecine et l'Academy of Medical Sciences du Royaume-Uni.
" L'Assemblée nationale a adopté en première lecture, le 22 janvier, le projet de loi relatif à la bioéthique qui autorise notamment les recherches sur les cellules souches d'embryons surnuméraires ", a rappelé Roger-Gérard Schwartzenberg.
" L'aboutissement de cette procédure législative nécessite encore une première lecture au Sénat, puis une deuxième lecture dans les deux assemblées, qui devront ensuite être suivies de la prise des décrets d'application. Nous risquons donc de devoir attendre le second semestre 2003 pour l'application concrète de cette loi ", a-t-il ajouté.
" L'inconvénient de cette situation d'attente, c'est que les chercheurs français ne pourraient pas entreprendre avant cette date des recherches très utiles pour apporter des solutions thérapeutiques à des maladies incurables, recherches déjà engagées ailleurs, notamment au Royaume-Uni et aux Etats-Unis ".
" Dans un contexte de mondialisation de la recherche, nos chercheurs et nos entreprises de biotechnologies risqueraient donc d'être distancés dans la compétition scientifique internationale ", a-t-il estimé.
Et d'ajouter : " Dans la mesure où le projet de loi a fait l'objet d'un large consensus (325 voix pour, 21 contre) à l'Assemblée nationale, qui a donc voté pour l'autorisation de telles recherches, il serait très utile d'autoriser l'importation de lignées de cellules souches embryonnaires, à présent que les députés ont déjà délibéré en première lecture''. Le ministre a précisé que la France disposait déjà de ''la base légale nécessaire ".
Remplacer des cellules âgées ou abîmées par des cellules jeunes, c'est l'espoir que pourrait offrir aux chercheurs l'utilisation des cellules souches embryonnaires, des cellules indifférenciées qui ont le pouvoir de se transformer en différents types de tissus.
Présentes au premier stade du développement embryonnaire (les embryons surnuméraires issus de l'aide à la procréation représentent un réservoir important), ces cellules dites ''totipotentes'' sont à l'origine des quelque 260 lignées cellulaires qui composent l'organisme. Au cours du développement, elles se transforment en cellules cardiaques, musculaires, cutanées, cérébrales, etc...
Les chercheurs espèrent parvenir à orienter leur transformation en laboratoire pour traiter des maladies telles que le diabète, la maladie de Parkinson, les affections cardio-vasculaires...
D'après le ministre français de la Recherche, l'importation de telles cellules est " le souhait exprimé par plusieurs chercheurs français -dont quatre prix Nobel, MM. Charpak, Dausset, Jacob et Lehn - qui ont publié le 12 novembre 2001 un appel demandant que la recherche soit autorisée à accéder aux lignées de cellules souches embryonnaires déjà établies ".
" Il va de soi que si une telle importation était autorisée, a ajouté M. Schwartzenberg, elle ne porterait que sur des lignées de cellules souches embryonnaires provenant des techniques autorisées en France par le projet de loi, à l'exclusion de cellules pouvant être produites par transfert nucléaire (ndlr: clonage thérapeutique) ".
Yahoo! Actualités Santé, 25 mars 2002