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Accessibilité à la voirie extrait de "l'entente" n°14/1997

L'utilisation du domaine public (voirie, parkings, trottoirs) n'est jamais qu'une étape pour les personnes handicapées et non une finalité.

En effet, la voirie permet d'accéder aux bâtiments, aux complexes sportifs, aux transports en commun,… et à toute infrastructure favorisant l'intégration. Or, une voirie aménagée idéalement pour les personnes handicapées n'assure que partiellement son rôle si elle débouche sur des infrastructures dont l'accès et l'utilisation ne sont pas autorisés aux mêmes personnes. En retour, un bâtiment correctement aménagé pour les personnes handicapées verra son utilisation compromise si ces personnes éprouvent des difficultés insurmontables à l'atteindre.

Réalisation d'une meilleure accessibilité à la voirie. Cette réalisation comporte quatre phases : l'étude, la construction, l'évaluation et le suivi.

L'étude

Les aménageurs doivent donc veiller à un accès aisé aux trottoirs (bordures surbaissées à l'endroit des passages protégés). Le revêtement du trottoir doit être en matériaux permettant une circulation confortable et la largeur entre la bordure et l'alignement des immeubles doit être de 1,50 m au moins. Cette distance est absolument nécessaire. En effet, le mobilier urbain à placer en de nombreux endroits (potelets, signalisation, armoires de distribution d'énergie, poubelles, bancs publics, …) restreindra souvent la largeur utile à 70 cm.
La tendance actuelle consiste à traiter les carrefours en plateaux surélevés. Les trottoirs et la voirie sont donc au même niveau. Ce système doit s'accompagner de mesures anti-stationnement sur trottoirs.

La construction

La matérialisation sur le site des aménagements conçus sur les plans est généralement contrariée par divers éléments (sociétés concessionnaires qui profitent des travaux pour modifier leurs installations, changement de législation, modifications survenues entre l'étude et la réalisation,…). Il appartient donc au concepteur de rappeler sans cesse les objectifs à atteindre et d'inviter les différents intervenants (bureau d'études, entrepreneur, sous-traitant, surveillant) à une concertation systématique avant toute modification.

L'évaluation

La perfection n'étant pas de ce monde, il est absolument nécessaire d'être à l'écoute des utilisateurs sous peine de reproduire les mêmes erreurs ou de se priver des possibilités d'amélioration. Aussi bien au stade de la conception qu'à celui de la construction, l'évaluation par une personne handicapée ou à mobilité réduite est d'un apport considérable pour l'aménageur.

Le suivi

Les aménagements étant correctement exécutés, le plus difficile reste à faire. Il faut en effet rester vigilant à tout instant afin de conserver les objectifs fixés. Le gestionnaire de la voirie doit y veiller et toute modification ou nouvelle demande d'occupation du domaine public (Abribus, cabine téléphonique, mobilier urbain, terrasse,…) doit éveiller sa conscience.

Et enfin, pour qu'à chaque instant l'accessibilité demeure une réalité, il faut compter sur le civisme de tous les utiIisateurs du domaine public et surtout sur un changement de comportement de l'automobiliste.

Jean Denil - Conducteur en Chef Département de la voirie de la ville de Charleroi.