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Enquête sur l’accessibilité des Unifs françaises

En France, le nombre des personnes handicapées faisant des études supérieures est passé, en moins de dix ans, de 3 601 en 1993 à 7 029 en 2001, dont 5 083 dans les universités.

La Mutuelle des étudiants (MDE) a publié récemment un classement des établissements français accessibles aux personnes handicapées. Sur 85 universités interrogées, seules 61 ont répondu au questionnaire permettant de dresser un premier état des lieux.

En termes de résultat, l’université de Nantes apparaît en seconde position derrière Jussieu (Paris-VI et VII) et devant Grenoble I et II. Le classement des autres établissements de l’Ouest : Rennes 2 (9e), Angers (29e), Caen (31e), Rennes 1 (38e), Brest (39e) et Lorient-Vannes (43e).

Ce classement prend en compte des éléments dépendant directement des compétences des établissements (accessibilité des bâtiments, aménagements pédagogiques, propositions d’activités sportives…) et d’autres qui lui sont extérieurs (lieux de restauration, accès aux transports en commun…).

Le classement seul ne peut refléter la complexité des situations.

Ainsi, précise la MDE, "certains établissements aux bâtiments récents ont peu de mal à se rendre globalement accessibles sans développer pourtant une politique précise et constante". Par exemple, le campus de Troyes (21e rang), constitué d'un seul bâtiment datant de 1994, présente une bonne accessibilité mais de piètres aménagements pédagogiques : il n'accueille aucun étudiant handicapé. De même, les universités "nouvelles" d'Ile-de-France - Saint-Quentin-en-Yvelines (25e), Cergy-Pontoise (40e), Marne-la-Vallée (41e) -, construites il y a dix ans, sont très adaptées architecturalement mais offrent peu (ou pas du tout) de services.

D'autres font de réels efforts, mais héritent de bâtiments classés (comme Paris-I - Panthéon-Sorbonne, 33e) ou éclatés sur une dizaine de sites (comme Toulouse-III, 6e, ou même Tours, 42e, qui accueille 158 personnes handicapées).

L'étude montre la corrélation entre l'existence d'un service d'accueil spécialisé et le nombre d'étudiants handicapés accueillis. La généralisation de ce "guichet unique" est d'ailleurs l'une des pistes de travail retenue par Ségolène Royal, ministre déléguée aux personnes handicapées, pour son plan Handisup', qu'elle devrait annoncer prochainement.

La MDE souhaiterait que l'Etat rétablisse le "fléchage budgétaire spécifique "handicap" dans le cadre des contrats passés avec les universités", qui permet que les moyens soient affectés à un objet précis. Elle estime enfin qu'il existe une "vraie rupture dans l'orientation des handicapés", qui sont souvent contraints de choisir leurs études en fonction des campus susceptibles de les accueillir. Voire abandonnent purement et simplement.

Ces informations ont étés diffusées via le site de Ouest France et du Monde.